Lutter contre l’humidité dans votre logement ancien ? La VMC, Ventilation Mécanique Contrôlée, est une solution efficace, mais exigeante. Près de 40% des logements anciens en France présentent des problèmes d’humidité, entraînant des conséquences néfastes sur la santé des occupants (allergies, problèmes respiratoires) et sur la structure du bâtiment (dégradation des matériaux, développement de moisissures). Une installation non conforme peut même augmenter les risques de concentration de monoxyde de carbone, un gaz mortel.
Nous aborderons le diagnostic initial, le choix du type de VMC adapté (VMC simple flux appartement, VMC double flux appartement), les étapes d’installation, l’entretien et les aides financières disponibles, en tenant compte des contraintes spécifiques des bâtiments existants.
Diagnostic initial : évaluer la situation existante
Avant de procéder à l’installation VMC appartement, il est essentiel de réaliser un diagnostic précis de la situation existante. Cette étape permet d’identifier les problèmes d’humidité et de ventilation, d’évaluer la configuration de l’appartement et de prendre en compte les éventuelles contraintes structurelles et réglementaires.
L’état des lieux : identifier les problèmes d’humidité et de ventilation
L’état des lieux consiste à identifier visuellement les signes d’humidité, à réaliser des mesures et à identifier les sources d’humidité.
- **Reconnaissance visuelle:** Recherchez les signes d’humidité tels que les moisissures (taches noires ou verdâtres sur les murs, les plafonds ou les joints), la condensation (gouttelettes d’eau sur les fenêtres ou les miroirs), les auréoles (taches d’humidité sur les murs ou les plafonds), le décollement du papier peint, et les fissures.
- **État des menuiseries :** Vérifiez l’étanchéité des fenêtres et des portes. La présence de courants d’air peut indiquer des problèmes d’étanchéité, mais leur absence peut aussi signaler un confinement excessif et un manque de ventilation.
Il est important d’utiliser les outils adéquats pour le diagnostic, afin de mesurer précisément le taux d’humidité, la température et d’identifier les ponts thermiques.
- **Mesures et outils de diagnostic :** Utilisez un hygromètre pour mesurer le taux d’humidité ambiant (un taux supérieur à 60% est souvent considéré comme problématique). Un thermohygromètre permet d’analyser la température et l’humidité simultanément. Une caméra thermique peut identifier les ponts thermiques et les zones froides favorisant la condensation. Des tests de fumée permettent d’évaluer la circulation de l’air.
L’identification des sources d’humidité est une étape primordiale pour un diagnostic complet. Ces sources sont diverses :
- **Identification des sources d’humidité :** L’activité humaine (cuisine, douche, séchage du linge) génère de la vapeur d’eau. Les infiltrations (toiture, murs, remontées capillaires) peuvent être des sources d’humidité importantes. Les problèmes de plomberie (fuites, canalisations défectueuses) peuvent également contribuer à l’humidité.
Étude de la configuration de l’appartement
L’étude de la configuration de l’appartement est une étape cruciale pour adapter l’installation de la VMC aux spécificités du logement, en tenant compte des contraintes structurelles et de la réglementation de la copropriété.
La consultation des plans, si disponibles, peut faciliter la planification de l’installation en révélant la disposition des pièces, des cloisons et des gaines techniques.
- **Plans et schémas :** Consultez les plans existants de l’appartement (si disponibles) pour connaître la disposition des pièces, des cloisons et des gaines techniques. Créez un schéma simplifié de l’appartement avec l’emplacement des pièces humides (cuisine, salle de bain, WC) et des pièces à vivre (chambres, salon).
Analyser les contraintes structurelles de l’appartement, telles que le type de plancher, la présence de faux plafonds ou l’accessibilité des gaines techniques existantes, permet de déterminer les possibilités et les limitations de la pose.
- **Analyse des contraintes structurelles :** Déterminez le type de plancher (bois, béton), la présence de faux plafonds ou de combles perdus, et l’accessibilité des gaines techniques existantes. Identifiez les murs porteurs et les éléments structurels à ne pas percer, car cela pourrait compromettre la solidité du bâtiment.
Il est également indispensable de prendre connaissance du règlement de copropriété, car il peut contenir des règles spécifiques concernant les travaux, les nuisances sonores et les modifications des parties communes.
- **Réglementation de la copropriété :** Consultez le règlement de copropriété pour connaître les règles concernant les travaux, les nuisances sonores et les modifications des parties communes. Obtenez l’accord de la copropriété si l’installation implique des modifications des parties communes (percement de murs porteurs, installation de conduits en façade).
Choix du type de VMC adapté à un appartement ancien
Le choix du type de VMC est une étape déterminante pour garantir une ventilation efficace et adaptée aux spécificités de votre appartement ancien. Différents systèmes de ventilation existent, chacun avec ses avantages et ses inconvénients. Examinons maintenant les différents types de VMC disponibles et leurs caractéristiques spécifiques pour les appartements anciens.
Les différents types de VMC : avantages et inconvénients pour un logement ancien
Le choix du type de VMC dépendra de plusieurs facteurs, tels que la taille de l’appartement, votre budget, vos objectifs en termes d’économies d’énergie et les contraintes de la copropriété. Voici un aperçu des principaux types de VMC :
| Type de VMC | Avantages | Inconvénients | 
|---|---|---|
| VMC Simple Flux Auto-réglable | Simple à installer, économique. Idéale pour un petit budget. | Moins performante en termes d’économies d’énergie, risque de sur-ventilation en hiver. Moins efficace pour lutter contre les problèmes d’humidité appartement VMC. | 
| VMC Simple Flux Hygroréglable | Plus performante que l’auto-réglable, meilleure gestion de l’humidité et des économies d’énergie. | Plus coûteuse que l’auto-réglable, installation un peu plus complexe. | 
| VMC Double Flux | Très performante en termes d’économies d’énergie, amélioration du confort thermique. Réduit les problèmes d’humidité. | Installation complexe et coûteuse, nécessite un réseau de gaines important, difficile à mettre en œuvre dans un appartement ancien. | 
| VMC Ponctuelle (ou décentralisée) | Installation simple et rapide, adaptée aux petites surfaces. Solution intéressante pour les petits budgets. | Moins performante qu’une VMC centralisée, ne permet pas de traiter l’ensemble de l’appartement. | 
Critères de choix en fonction de l’appartement
Le choix de la VMC est influencé par plusieurs facteurs qu’il faudra prendre en compte pour un fonctionnement adéquat et performant. Voici les principaux critères à considérer :
La taille et la configuration de l’appartement sont des éléments déterminants. Pour les grandes surfaces, une VMC centralisée est généralement préférable. Le nombre de pièces humides et l’accessibilité des gaines sont également à prendre en compte.
| Critère | Impact sur le choix | 
|---|---|
| Surface de l’appartement | VMC centralisée recommandée pour les grandes surfaces (>80m²). VMC ponctuelle possible pour les petites surfaces (<40m²). | 
| Budget | Le coût d’une VMC double flux, installation comprise, peut dépasser 5000€, contre environ 1000€ pour une VMC simple flux. | 
| Performance énergétique | Une VMC double flux peut permettre de réduire la facture de chauffage de 10 à 20% (selon l’ADEME). | 
Le budget disponible est un facteur essentiel. Il faut prendre en compte le coût d’achat de la VMC (prix installation VMC appartement), le coût de la pose et le coût de fonctionnement (consommation électrique). Une VMC simple flux consomme en moyenne entre 20 et 50 watts, tandis qu’une VMC double flux consomme entre 50 et 100 watts.
Les performances énergétiques souhaitées sont également à prendre en compte. Si votre objectif est de réduire votre consommation énergétique et d’améliorer votre confort thermique, une VMC double flux peut être une solution intéressante. L’ADEME estime qu’une VMC double flux peut permettre de récupérer jusqu’à 70% de la chaleur de l’air extrait.
Enfin, il est important de prendre en compte les contraintes de la copropriété, qui peuvent imposer des restrictions sur le type de VMC à installer ou sur les travaux à réaliser. Renseignez-vous sur les normes VMC appartement.
Préparation et installation : les étapes clés
Une fois le type de VMC choisi, il est temps de passer à la préparation et à la pose. Cette étape nécessite de suivre des étapes clés pour garantir une installation conforme et performante.
Fournitures et outils nécessaires
Avant de commencer la pose, assurez-vous d’avoir toutes les fournitures et les outils nécessaires. Une liste détaillée du matériel vous aidera à ne rien oublier.
- **Liste détaillée du matériel :** VMC, gaines, bouches d’extraction et d’insufflation, raccords, colliers de serrage, mastic d’étanchéité, vis, chevilles, etc.
- **Outils :** Perceuse, scie cloche, niveau, mètre ruban, tournevis, pince coupante, clé à molette, etc.
- **Équipement de protection individuelle (EPI) :** Lunettes, gants, masque anti-poussière, casque de chantier, etc.
Installation du groupe VMC
La pose du groupe VMC est une étape importante. Le choix de l’emplacement et la fixation du groupe doivent être réalisés avec soin.
-  **Choix de l’emplacement :** Privilégiez un endroit accessible pour l’entretien, éloigné des pièces de vie (pour limiter les nuisances sonores), et tenant compte de la longueur des gaines (plus les gaines sont longues, plus les pertes de charge sont importantes). Voici une checklist :
- Vérifier l’absence de vibrations importantes.
- S’assurer d’un niveau sonore acceptable.
- Vérifier l’accès à l’alimentation électrique.
 
- **Fixation du groupe :** Utilisez des fixations adaptées au type de support (mur, plafond). Vérifiez l’horizontalité du groupe. Prévoyez des silentblocs pour limiter les vibrations et les nuisances sonores.
Installation des gaines
La pose des gaines est une étape délicate, qui nécessite de planifier le parcours des conduits, de poser les gaines avec soin et de les raccorder au groupe VMC.
- **Traçage des conduits :** Planifiez le parcours des gaines en tenant compte des contraintes structurelles (murs porteurs, poutres, etc.). Minimisez les coudes et les longueurs pour éviter les pertes de charge.
- **Pose des gaines :** Utilisez des gaines isolées pour limiter les pertes de chaleur et la condensation. Fixez les gaines solidement avec des colliers de serrage. Évitez de percer les murs porteurs.
- **Raccordement des gaines au groupe VMC :** Utilisez des raccords étanches. Respectez le sens de circulation de l’air (entrée et sortie).
Installation des bouches d’extraction et d’insufflation
L’emplacement et la fixation des bouches d’extraction et d’insufflation sont essentiels pour garantir une ventilation efficace de l’appartement.
- **Emplacement des bouches :** Placez les bouches d’extraction dans les pièces humides (cuisine, salle de bain, WC) et les bouches d’insufflation (pour les VMC double flux) dans les pièces de vie (chambres, salon).
- **Fixation des bouches :** Utilisez des vis adaptées au type de support. Vérifiez l’étanchéité.
Raccordement électrique
Le raccordement électrique de la VMC doit être réalisé par un professionnel qualifié, dans le respect des normes de sécurité.
- **Respect des normes électriques :** Utilisez un câble électrique de section adaptée. Raccordez le groupe VMC à la terre.
- **Protection du circuit électrique :** Installez un disjoncteur différentiel de 30mA. Coupez le courant avant de commencer les travaux.
Toujours faire appel à un électricien qualifié pour cette étape. Une mauvaise installation électrique peut entraîner des risques d’incendie ou d’électrocution.
Mise en service, réglages et entretien
Après la pose, la mise en service, les réglages et l’entretien régulier sont indispensables pour assurer le bon fonctionnement et la pérennité de votre VMC.
Test de fonctionnement
Vérifiez que les bouches d’extraction aspirent l’air correctement (le test de la feuille de papier est un moyen simple de le vérifier). Assurez-vous de l’absence de fuites d’air. Mesurez le débit d’air extrait dans chaque pièce (avec un débitmètre) pour vous assurer qu’il est conforme aux recommandations.
Réglages de la VMC
Ajustez le débit d’air en fonction des besoins de chaque pièce. Programmez le mode de fonctionnement (si la VMC est équipée de cette fonction). Certaines VMC sont équipées de capteurs d’humidité qui ajustent automatiquement le débit d’air en fonction du taux d’humidité ambiant.
Entretien régulier
Un entretien régulier est essentiel pour maintenir votre VMC en bon état de fonctionnement et prolonger sa durée de vie. Voici un calendrier d’entretien type :
- **Tous les 6 mois :** Nettoyez les bouches d’extraction et d’insufflation. Dépoussiérez-les avec un chiffon humide.
- **Tous les 3 à 6 mois (VMC double flux) :** Remplacez les filtres. Des filtres encrassés peuvent réduire le débit d’air et augmenter la consommation électrique.
- **Tous les 2 ans :** Faites vérifier le groupe VMC par un professionnel. Il vérifiera l’état des gaines, le moteur et les ventilateurs.
- **Si nécessaire :** Dépoussiérez les gaines. La poussière accumulée dans les gaines peut réduire le débit d’air et favoriser le développement de bactéries et de moisissures.
Conformité et aides financières
La pose d’une VMC doit respecter les normes en vigueur. Faire réaliser les travaux par un professionnel qualifié (RGE) est un gage de qualité et vous permet de bénéficier d’aides financières (aides financières VMC appartement).
Normes et réglementations
La pose d’une VMC doit respecter la norme DTU 68.3, qui définit les règles de conception et de mise en œuvre des installations de ventilation mécanique. Faire appel à un professionnel qualifié (RGE) est un gage de qualité et vous permet de bénéficier d’aides financières.
Aides financières
Différentes aides financières sont disponibles pour la pose d’une VMC, notamment MaPrimeRénov’, l’Eco-prêt à taux zéro et les aides des collectivités locales. MaPrimeRénov’ est une aide financière versée par l’État aux propriétaires occupants et aux copropriétaires qui réalisent des travaux de rénovation énergétique. L’Eco-prêt à taux zéro est un prêt sans intérêt destiné à financer des travaux d’amélioration énergétique. Les aides des collectivités locales peuvent varier en fonction de votre région et de votre commune. Renseignez-vous auprès de l’ANAH et de votre conseil régional pour connaître les conditions d’éligibilité et les montants des aides disponibles.
Un air sain chez soi
Une pose conforme d’une VMC est essentielle pour garantir un air sain et une bonne qualité de vie dans votre logement ancien. En suivant les étapes décrites dans cet article et en faisant appel à un professionnel qualifié, vous pouvez améliorer votre confort, réduire votre consommation énergétique et valoriser votre bien immobilier. N’hésitez pas à contacter un professionnel pour obtenir un devis personnalisé et bénéficier de conseils adaptés à votre situation. Une VMC bien installée est un investissement durable pour votre santé et votre logement.